CORYPHELLE MAUVE
COMMENT EST-IL ?
Petit et délicat, la coryphelle mauve arbore des couleurs éclatantes qui varient du rose translucide au violet intense. Sur son dos, des touffes de cérates disposées en grappes laissent deviner, en transparence, les teintes chaudes de sa glande digestive, oscillant entre l’orange, le rouge et le pourpre. L’extrémité de ces cérates se termine par une touche blanche, marquant l’emplacement des "cnidosacs", véritables réserves de cellules urticantes. Ses rhinophores, c'est à dire les antennes sur sa tête, longs et cylindriques, se dressent fièrement, lui permettant de capter les moindres effluves de son environnement. Plutôt lisses, ils peuvent sembler légèrement plissés ou bosselés, mais ne sont jamais annelés. Comme une signature élégante, leur pointe, tout comme celle de ses tentacules buccaux, se pare d’un éclat blanc discret, ajoutant une touche de raffinement à son allure.
OU VIT-IL ?
Ce discret gastéropode fréquente les eaux tempérées de l’Atlantique oriental et de la mer Méditerranée. Il affectionne les substrats rocheux, les forêts d’algues et les fonds recouverts d’éponges, là où prospèrent ses proies favorites. À quelques mètres sous la surface, il se faufile entre les colonies d’hydraires, qu’il arpente avec une lenteur calculée, tel un danseur en équilibre sur un fil invisible.
QUE MANGE-T-IL ?
À l’instar de nombreux nudibranches, la coryphelle mauve est une redoutable prédatrice d’hydraires. Elle se nourrit principalement des polypes qu’elle broute avec une précision chirurgicale. Mais son festin ne s’arrête pas là : cette gloutonne maline intègre dans ses propres cérates les cellules urticantes de ses proies, recyclant ainsi leur venin pour se défendre des éventuels prédateurs. Une ruse biologique qui fait d'elle un être aussi fragile qu’intouchable.
COMMENT SE REPRODUIT-IL ?
Comme tous les nudibranches, la coryphelle mauve est hermaphrodite. Deux individus s’accouplent en échangeant leur matériel génétique avant de pondre de délicats rubans d’œufs, enroulés en spirale sur le substrat. Après éclosion, les larves planctoniques dérivent au gré des courants avant de se métamorphoser en adultes miniatures, prêts à perpétuer leur cycle de vie dans l’univers feutré des profondeurs.
NOS OBSERVATIONS
En plongée, il faut un œil exercé pour repérer ce petit trésor vivant. À peine quelques centimètres de long, la coryphelle mauve se fond dans les décors d’hydraires où elle évolue avec une lenteur hypnotisante. Lorsque la lumière de notre phare l’effleure, ses teintes mauves et orangées se révèlent avec éclat, contrastant avec l’obscurité du fond marin. Parfois solitaire, parfois en duo lors de la période de reproduction, elle nous offre un spectacle aussi discret qu’étonnant.
