Mai 2023

Nous partons pour une sortie à la journée sur le puissant semi-rigide de la sympathique structure Plongeeo où nous avons nos habitudes lorsque nous ne pouvons pas sortir avec notre bateau habituel. Dès la sortie du port, notre embarcation prend de la vitesse et survole la surface bleutée avec aisance. À bord, les conversations et les plaisanteries vont bon train. En quelques minutes de navigation, nous parvenons sur le lieu de la plongée. Équipement et derniers préparatifs, puis c'est la bascule arrière, direction le monde de Nemo.

Le fond, constitué d'éboulis rocheux, typique des plongées varoises, arrive très vite. Algues rases, Gorgones blanches, éponges diverses nous entourent. Nous nous stabilisons en mettant un peu d'air dans le gilet. Devant nous, un petit tombant nous attire. Des Gorgones pourpres ont bien résisté aux fortes chaleurs de l'année passée. Quelques Sars à tête noire, telles des boules à facettes, renvoient l'éclat de nos phares de plongée. Nous descendons pour atteindre l'herbier de Posidonies. De nombreuses Gorgones blanches poussent à côté de l'herbier. Leurs polypes sont complètement rétractés. Ce n'est pas l'heure du repas.

Sortie de son long tube mou, rectiligne, formé d'un mucus qu'il sécrète, le panache branchial spiralé d'un Spirographe oscille doucement. Chaque soie de ce panache ressemble à une délicate et fragile plume. Un geste trop vif de notre part et le voilà qui se rétracte brusquement ne laissant plus apparaitre qu'un petit toupet blanc. Un beau Serran chèvre nous attend. Il semble impatient de poser devant l'objectif. Quelques Girelles virevoltent autour de lui pour faire le spectacle.

Nous avançons vers une splendide Axinelle, buisson orange, torturée par la mer, aux nombreuses ramifications. Elle s'épanouit proche du sable entouré par des Anthias et quelques Gorgones anémiques. À quelques distances de là, une Gorgone pourpre et solitaire a tous ses blancs polypes dehors, lui donnant un aspect duveteux. Une petite faille attire notre attention. Quelques Apogons timides à l'oeil noir brillant et au corps rouge orangé vivent là. Ils restent prudemment proches de leur abri prêt à s'y réfugier à la moindre alerte. La magie de la prise de vue macro nous permet de compter leurs écailles. Légèrement en contrebas une Dyocote plus connue sous le nom d'Algue fourchue se balance en rythme.

Une paroi est colonisée par du Parazoanthus d'un jaune claquant. Cette anémone encroûtante forme une couverture composée d'individus réunis par le pied. Elle occupe plusieurs mètres carrés. Surgissant d'un fouillis de feuilles de Posidonie, un Crénilabre paon fait sont apparition. Il rejoint un Rouget barbet qui fouille le tapis d'algues à la recherche de sa nourriture sous l'oeil intéressé d'une Girelle pique assiette. Voyant que le Rouget n'est pas partageur, la Girelle s'éloigne et essaye par ses propres moyens de trouver pitance.

Nous remontons lentement vers le Palier le long de la roche. Au-dessus de nous un banc de Sar tête noire, débonnaire, se laisse bercer par le léger remous. L'eau est cristalline et atteint les 16°. après quelques minutes d'attente, la Palanquée rejoint le bateau qui est sagement là.