Le soleil est absent au moment où nous sautons. Après une descente dans une eau bleu sombre, le faisceau de nos lampes illumine un paysage très coloré. Chaque élément de faune ou de flore se détache, violemment, par contraste, avec l'arrière-plan qui est maintenant bleu nuit. Les Anthias virevoltent au-dessus de la roche. Un petit Mérou surgit devant nous et file vers la première anfractuosité. Les Gorgones violettes projettent des ombres sur le sable blanc. L'effet est magique !
Il est temps maintenant d'amorcer la remontée. Nous limitons la durée de nos plongées, en hiver, pour ne pas avoir des paliers trop longs à effectuer. Lorsque nous faisons surface, la mer est assez agitée, mais le soleil pointe le bout de son nez. Il est temps de sortir de l'eau.
Le mérou est de retour sur nos côtes. Il était devenu rare après des années de surpêche. À nos débuts de plongeur, lorsque nous remontions sur le bateau en disant avoir vu un Mérou, nous faisions des envieux. Il était une icône pour les plongeurs, à la fois pour sa taille et sa rareté.
Le mérou vit entre la surface et 200m de profondeur. Il aime les habitats rocheux riches en anfractuosités et cavités. C'est un super-prédateur situé en haut de la chaîne alimentaire. Il chasse des poulpes, des crustacés et des poissons jouant ainsi le rôle de régulateur et contribuant à l’équilibre ou au déséquilibre de l’écosystème.
Nous constatons depuis quelques années la diminution notable des poulpes sur les spots de plongées ou il y a des mérous.
Le mérou change de sexe durant sa vie. Il est d’abord femelle puis devient mâle lorsqu’il atteint 60 à 70 cm, à l’âge de 10 à 14 ans. Au moment du frai, il migre vers des eaux profondes.
ROSE MARINE
Sur un fond de roches coralligènes, rencontre furtive, avec un poisson emblématique de la méditerranée, le mérou...
