Nous brisons le miroir de la surface dans un large nuage de bulles. Le monde sous-marin se referme sur nous et nous descendons rapidement dans le bleu méditerranéen. Le fond sableux fait son apparition progressivement. Ce n'est d'abord qu'une légère clarté qui remplace, sous nos palmes, le bleu sombre. Viennent ensuite, sous forme de taches, les zones sableuses et rocheuses. Enfin, nous nous stabilisons au-dessus du fond, proche de petites roches basses. Quelques coups de palmes, en direction de celles-ci, et nous trouvons, sur notre chemin, à plat sur le fond, une grande ancre ancienne dans sa gangue de concrétions. Elle héberge un gros Spirographe qui a trouvé là un support à sa convenance. Après avoir abandonné l'ancre et repris notre cheminement en direction de la roche, nous découvrons une Roussette. C'est un poisson peu farouche, tant que nous gardons nos distances. Nous l'observons à loisir. Son voisin immédiat est un Oursin Spatangue pourpre qui n'est pas enfoui contrairement à son habitude.
Au début de la roche, une femelle Bonellie se rétracte, avec une belle ondulation, pour se recroqueviller dans son trou situé au pied d'une Ascidie rouge. Un Gorgonocéphale, telle la tour de guet surplombant la plaine a trouvé une place stratégique au sommet d'une petite roche. Il déploie ses bras bouclés au-dessus de lui pour capturer dans le courant sa pitance. Plus loin, une Axinelle de bonne taille héberge elle aussi un autre Gorgonocéphale. Celui-ci est roulé sur lui-même en pelote.
Contrairement à son habitude, posé sur le sable blanc, un Chapon rouge orangé tranche violemment dans le décor. Un Serpenton enfoncé confortablement dans sa galerie pointe le bout de son nez hors du sable. Un Pleurobranche avance comme un aéroglisseur vers une destination connue de lui seul. Autour d'une seconde Axinelle, un ballet d'alevins en grand nombre tournoient. Le sommet de la roche est recouvert d'Anthias rose dans le plus grand désordre.
Nous amorçons notre remontée. Pendant celle-ci, nous envoyons un parachute en surface pour permettre au bateau de nous repérer. Quelques instants après, nous voyons descendre vers nous un pendeur avec une bouteille de sécurité.
L'éponge "corne de cerf" ou Axinelle est très remarquable dans son habit jaune orange sous le faisceau de la lampe. Elle ressemble à un petit arbuste. Son aspect peut être modelé par les remous de l’eau et la force du courant.
Nous la rencontrons sur les fonds coralligènes et les fonds rocheux souvent à l’abri de la lumière. Ne vous fiez pourtant pas à son apparence d’arbuste, il s’agit bien un animal, qui se nourrit en filtrant l’eau pour récupérer le plancton et les particules en suspensions.
Comme toutes les éponges, l'Axinelle détient un pouvoir singulier. Des cellules dissociées peuvent se regrouper et produire un nouvel individu.
L’éponge "corne de cerf" peut se reproduire de manière sexuée et asexuée. Dans le premier cas, les œufs donnent des larves qui subissent ensuite une métamorphose en pleine eau. Dans le second cas, elle forme des bourgeons qui germent et donnent de nouveaux individus.
Les fonds marins, à toutes les profondeurs, sont jonchés de débris d'origine humaine que nous découvrons par hasard lors de nos explorations. Aujourd'hui, c'est les vestiges d'une ancre en fer qui repose sur le sable...
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