Nous descendons dans une eau bleu nuit vers le Michel C. À la lueur de nos lampes, l'épave se dessine timidement. Elle est recouverte de concrétions, mais aucune Gorgone ne tapisse ces flancs. C'est le vert qui domine ici. Quelques couleurs chatoyantes orange et jaune parsèment la coque. L'épave donne une impression de tristesse, d'abandon. Elle est en mauvais état. Quelques Anthias mettent un peu d'animation. À l'arrière, un ou deux petits Sars à tête noire avancent timidement.
Nous sommes seuls sur l'épave. Nous cherchons sous les tôles, au raz du sol, langoustes ou homards, mais rien ne s'offre à notre vue. En remontant vers ce qui semble être une cuve, nous découvrons un Congre. Il est mal en point. Son dos est lacéré. Les chairs sont à vifs. À notre approche, il recule dans son trou.
Autour de l'épave, il y a quelques belles roches qui méritent le détour. Nous finissons la plongée dessus puis nous amorçons notre remontée vers le premier palier.
Le Michel C est un vapeur construit en Irlande en 1866 par les chantiers de Renfrew à Belfast pour l'armement Sala. il a pour premier nom Correo de Cette. D'une longueur de 39,25 m pour une largeur de 5,75 m, il jauge 285 tonneaux. Il est vendu en 1894 à la Compagnie Rimbaud puis en 1897 à la compagnie Busk.
Il devient ensuite la propriété de la Compagnie Castaldi en 1899. Cette compagnie le remet à neuf et le motorise avec deux machines indépendantes actionnant chacune une hélice. Pour cette époque c'est extrêmement rare. Il est utilisé en tant que cargo vraquier, les conteneurs n'existant pas encore à l'époque.
Naufrage
Le 10 mars 1896, chargé de vin, en provenance de Sète pour Marseille, Le Michel C s’était déjà échoué près du phare de Faraman, à l’embouchure du Rhône, il n’avait dû son sauvetage qu’au passage par par-dessus bord de sa cargaison afin de l’alléger. Cela ne l’avait pas empêché de reprendre son périple.
Durant la nuit du 26 au 27 novembre 1900, vers 2 h du matin, le Michel C fait route vers Cannes par temps très brumeux. Il transporte une cargaison de farine et de bière. L’ Amphion C, appartenant à la même compagnie, fait route, à 10 noeuds quant à lui, en direction opposée vers Toulon. À environ 500 mètres au sud, Sud-Est du Phare de l’ile du Grand Ribaud, les deux navires ne se voient pas. L’ Amphion C aborde le Michel C. Un marin breton de Paimpol nommé Goarin, marié et père de famille est porté disparu. Les 11 hommes d’équipage survivants n’ont que le temps de monter à bord de l’Amphion C avant de voir leur navire sombrer corps et bien. L’ Amphion C, malgré une voie d'eau importante, parvient à atteindre Toulon.
Après la 1 ère guerre mondiale, les pêcheurs et les scaphandriers locaux, nommaient l’épave "Le farinier de Ribaud".
Cette épave plus ancienne est très endommagée. Elle fait malgré tout, partie des incontournables de la rade de Hyères...
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