Nous nous immergeons, après une longue navigation depuis le port de l'Ayguade situé à l'embouchure du canal du Roubaud entre le Port d'Hyères et le Port des Salins. Nous ne sommes pas descendus sur le Rubis depuis plus de 15 ans. À l'époque, nous avons eu la chance de pouvoir visiter l'intérieur de ce long tube métallique encombré de tuyaux et câbles électriques et habité par de très gros Congres. Aujourd'hui, nous nous contenterons de l'extérieur.
Nous descendons, Claire, Siu-Kwan et moi le long d'un bout permanent directement fixé sur le kiosque. L'épave repose avec une légère gite sur le sable blanc à perte de vue. Elle est recouverte d'une couche verdâtre constituée d'Algues filamenteuses. Tout autour des Anthias et des Castagnoles dansent dans le soleil. Ici point de belles Gorgones comme sur le Donator mais une épaisseur de concrétion qui survit tant bien que mal sous son manteau herbeux.
Une belle Murène a trouvé refuge dans un tube de métal tordu à la fonction incertaine. Au-dessus de nous, un enchevêtrement métallique nous surplombe telles les pattes d'un énorme insecte. Nous nous dirigeons vers la proue à la hauteur du pont, plat, qui s'étend sur plusieurs dizaines de mètres en avant du kiosque. Chemin faisant, nous dérangeons, un Mérou qui se précipite dans le premier refuge a sa portée. Plus loin, un banc de Rougets barbet s'envole lourdement devant nous, poussé par le faisceau de nos lampes. Nous atteignons enfin la proue où le coupe-chaîne est toujours présent. Elle se dresse fièrement sur le sable. Elle est constellée d'orange et de jaune au milieu du vert omniprésent.
Au raz du sable, à l'intersection avec la tôle, toute une vie s'épanouie. Dans le moindre interstice, des Crevettes, des Murènes, des Congres. Nous revenons lentement vers le kiosque et prenons le chemin de la surface et des premiers paliers.
Coulé volontairement en 1958, entre Cavalaire et Saint-Tropez, le Rubis était un sous-marin mouilleur de mines sorti en 1931 de l'arsenal de Toulon.
De la classe Saphir, le Rubis mesurait 65,9 m de long, 7,1 m de large et avait un tirant d'eau de 4,3 m. En surface sa propulsion était assurée par deux moteurs diesel Normand-Vickers lui permettant d'atteindre une vitesse de 12 noeuds. En plongée son déplacement était réalisé par deux moteurs électriques d'une puissance totale de 1 100 CV pour une vitesse de 9 nœuds.
Il était armé de 3 tubes lance-torpilles de 550 mm et de 2 tubes lance-torpilles de 400 mm. En surface, il était équipé d'un canon de 75 mm, d'une mitrailleuse de 13,2 mm et de 2 mitrailleuses Hotchkiss de 8 mm.
Son activité principale était de mouiller des mines à orin sans faire surface. Arrivé sur le lieu choisi, le sous-marin larguait ses mines avec un système à air comprimé. Celles-ci, pendant le transport, étaient fixées à l’extérieur de la coque sous un revêtement hydrodynamique.
Le Rubis est d'abord affecté en 1937 à l'escadrille des sous-marins de Cherbourg. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Rubis est en mer Méditerranée dans le cadre de la 20e division du 6e escadron de la 4e flottille de sous-marins basé à Bizerte. Le Rubis mouille ses mines le long de la côte norvégienne au cours de la campagne de Norvège, en mai 1940. Il rallie les Forces navales françaises libres en juin 1940. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Rubis aura accompli 22 patrouilles opérationnelles, mouillant 683 mines et coulant des navires pour un total d'environ 21 000 tonneaux.
Il est désarmé le 4 octobre 1949 et coulé volontairement le 31 janvier 1958.
Les épaves de sous-marins sont rares. Nous avons la chance, juste en bordure de notre zone habituelle de plongée d'avoir le Rubis. Plongeeo, structure de plongée bien connue, nous offre aujourd'hui l’opportunité d'y effectuer une plongée.
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