Trois semaines ! Trois semaines de mauvais temps ou pluie et vent ont alterné sans discontinuer. C'est vraiment exceptionnel dans notre région. Par cette froide matinée, de décembre, à la lueur du jour, nous chargeons le bateau pour un départ au lever du soleil. Nous profitons d'une accalmie de courte durée. L'eau doit être terriblement chargée en particules et les poissons sûrement moins nombreux, mais tant pis, nous prenons le risque. Le moteur tourne, les amarres sont larguées. Le bateau sort du port et pointe son étrave vers Porquerolles. Dès les premiers mètres, nous ressentons une houle bien formée de secteur est.
Nous arrivons sur le lieu de notre prochaine plongée. Sous un ciel bas, plombé, nous basculons vers le fond. La température de l'eau a sérieusement baissé. Nous ferons la prochaine plongée en combinaison étanche. Les particules sont tellement nombreuses que nous avons l'impression qu'il neige. Nous descendons de plus en plus rapidement dans une eau bleu sombre presque noire. Enfin, le fond apparait sous la forme d'un relief tourmenté assez étendu.
Des Gorgones recouvrent une bonne partie du substrat ainsi que des algues encroûtantes. Quelques poissons épars nagent de-ci de-là. Nous croisons un beau Spirographe qui ondule dans le courant bien à l'abri derrière l'éventail d'une Gorgone pourpre. Une Anémone charnue, aux tentacules gris-vert terminés par une pointe rose violacé, est bien encastrée dans une faille de la roche. Elle attend que quelque chose de comestible passe à sa portée. Un Serran chèvre, après un instant d'hésitation, prend la fuite. Nous survolons une forêt de Gorgones. Sur notre droite, un étroit couloir dans la roche attire notre attention. Souvent, dans ce type de configuration, il est possible de faire de belles rencontres. Hélas pas cette fois. Nous croisons qu'un petit Chapon dont l'épine dorsale est redressée, menaçante. Une Axinelle orange tranche sur une Gorgone pourpre. Un Gorgonocéphale est en boule sur l'éventail d'une Gorgone. Un autre Chapon posé sur le fond nous regarde fixement. Dans cette nuit liquide, les couleurs sont éclatantes, presque violentes dès lors que vous êtes proche. À peine la distance augmente que le rideau des particules trouble votre vision.
Le froid s'insinue maintenant dans notre combinaison. Il est temps de remonter pour effectuer nos paliers. Le dernier palier est parfaitement inconfortable. Nous sommes ballotés par les vagues. Nous le faisons donc un peu plus profond pour éviter le mal de mer.
L’anémone Charnue est bien portante. Elle possède des tentacules ressemblent à des gros doigts munis de cellules urticantes, gris vert, bien dodu, avec sur les pointes du rose violacé. Elle vit en solitaire sur des fonds rocheux, des anfractuosités, à demi enfoncée au pied des roches et pierre.
L'anémone charnue est un prédateur nocturne qui se nourrit de petits poissons et d’invertébrés comme des mollusques, crustacés ou vers. Elle est capable de vivre en symbiose avec des poissons, des crevettes ou des crabes qui sont insensibles à son venin.
Les sexes sont séparés. La fécondation a lieu dans l'eau. Les larves nagent.
Enfin ! Une fenêtre météo étroite nous donne la possibilité de faire une plongée. Il faut bien calculer notre temps car le vent, qui est tombé dans la nuit, doit reprendre vigoureusement vers 13h. Rendez-vous est donc pris, au port, juste avant le lever du soleil.
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