Le soleil est en train de se lever, filtré par une couche nuageuse assez dense, lorsque nous sortons du port et prenons la direction plein sud. Les îles d'Hyères sont magnifiées par cet éclairage. Tout en naviguant, nous profitons du splendide paysage qui s'offre à nous. Nous allons aujourd'hui vers un lieu que nous faisons rarement, les roches de Galeasse. Ne me demandez pas le pourquoi de ce nom, son histoire se perd dans la nuit des temps.
Le moment est arrivé. Nous sommes en position et au "go" sonore du pilote, nous basculons vers le royaume de Neptune. L'eau est sombre chargée en particules dérivantes. La descente dans le bleu est une transition entre la violence de la mise à l'eau lorsque nous brisons sa surface et le calme des profondeurs qui s'impose progressivement.
Des petites roches sont disséminées sur une large surface. Elles sont creusées comme un gruyère recelant au fonds des anfractuosités une vie riche et variée. Quelques Anthias et un Serran chèvre, nous accueillent. Une Coquette pressée traverse notre champ de vision dans son habit coloré d'orange et de bleu du plus bel effet. Au raz du sol, dans un trou, une Mostelle dans sa robe uniformément grise la regarde avec envie.
Un Rouget barbet décolle paresseusement et après un ou deux virages serrés, se pose à nouveau sur le fond juste à côté d'une Bonellie verte. Nous avançons dans un paysage coloré ou le jaune et l'orange prédomine. Devant nous, un petit troupeau de Rouget barbet s'égaille en tous sens.
Nous arrivons au sommet d'une roche plus haute que les autres, recouverte de Gorgones sur ses flancs devant lesquels des Anthias tournoient. Sur une petite plage, plate, recouverte de sédiment, un splendide Doris dalmatien est au repos. Nous nous promenons maintenant dans une forêt de Gorgones ou quelques Gorgonocéphales prennent leurs aises sur les ramifications. Un Chapon a décidé d'en faire de même.
Après quelques minutes supplémentaires dans ce décor unique, nous amorçons notre remontée. Celle-ci est réalisée lentement afin de ne pas remonter plus vite que nos plus petites bulles. Le "pendeur" nous attend pour le premier de nos paliers.
Sous l'eau on peut rencontrer tous types de nudibranches avec leur jolie frimousse maquillée de couleur éclatante. Le doris dalmatien est aussi photogénique que ses congénères, sa robe blanche est recouverte de taches brunâtres qui lui donne son nom. Ces taches signalent qu’il est immangeable.
C’est un consommateur facile, car il se nourrit que de l’éponge pierre grâce à sa langue râpeuse "radula" recouverte de nombreuses petites dents.
La nature ne l'a pas gâté au niveau de sa vue qui est plus que médiocre, il ne peut distinguer que les ombres et les lumières. Heureusement pour lui, il possède deux organes sensoriels, au sommet de sa tête, qui se comportent comme des "antennes". Elles lui permettent de détecter la nourriture, le danger ou la présence d’un partenaire.
Pour se défendre, il sécrète une substance répulsive sous forme d’un mucus épais recouvrant son corps. Encore plus surprenant, il est capable d'abandonner une partie de son corps à un prédateur trop entreprenant afin de s’échapper et de survivre.
Tous les nudibranches sont à la fois mâles et femelles. L’accouplement se fait en général tête-bêche. La ponte des doris dalmatien a la forme d’un ruban gélatineux enroulé de couleur blanc-jaunâtre. Hélas, la vie des nudibranches est très courte, ne dépassant guère un an.
Dans une eau sombre, pour une journée de septembre, sur un fond de sable grossier, nous découvrons quelques roches qui s'étalent sur une surface importante. Très vivantes, nous assistons à un beau spectacle riche en couleurs et en vie, troublé par les chants lointains de quelques mammifères marins.
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