La plongée dite du Sarranier désigne en réalité plusieurs plongées dans le prolongement des îlots du Grand et du Petit Sarranier. Nous partons aujourd'hui sur l'une de ces roches. En cette journée d'automne, après plusieurs jours de mauvais temps, il est fort à parier que la visibilité ne sera pas très bonne et que de nombreuses particules seront en suspension.
Après une brève descente dans le bleu au milieu d'une forte concentration de particules en suspension, nous arrivons sur un fond de sable blanc où vient mourir la roche. Celle-ci est entourée de Posidonies en décomposition et est colonisée par des Gorgones aux ramifications pourpres terminées par du jaune. Entre les Gorgones, des spongiaires, où dominent l'orange et le jaune, cohabitent avec des algues calcaires formant le Coralligène. Nous commençons notre promenade subaquatique tranquillement face à un léger courant.
Sur une petite éminence, deux Gorgonocéphale, pourtant éloignés, ont chacun un bras complètement étendu en direction de l'autre, tendrement enlacé, à l'extrémité. Ce comportement, nous l'avons occasionnellement observé sans pour autant le comprendre. À notre connaissance, rien dans la littérature spécialisée ne concerne ce phénomène.
À cheval entre le sable et le Coralligène, un petit Chapon semble attendre que l'un des alevins qui nagent derrière lui passe à sa portée. Des Rougets-barbets survolent lourdement deux Sabelles plantées sur le sable d'un blanc éblouissant. Un Doris dalmatien, dans son costume d'un blanc immaculé taché de brun, épouse une boule proéminente. À quelques coups de palme de là, une Axinelle dont le corps est sculpté par le courant est étroitement enlacée par une Gorgone. Une splendide Ascidie blanche a pour voisin deux Spirographes en pleine action de chasse. Ils encadrent un petit Chapon. Dans un trou, une Langouste nous regarde légèrement inquiète. Sur une Gorgone, un Oeuf de roussette translucide se balance au grès du courant. Tapis dans une faille pas suffisamment profonde pour elle, une Murène nous observe. Dans le bleu, derrière un paravent de Gorgone, des petits poissons évoluent.
Comme l'eau commence à être plus fraiche en cette saison, nous décidons de remonter vers le premier palier non sans avoir envoyé notre parachute vers la surface.
Revêtue d'un costume épais, cartilagineux et blanc, l'ascidie blanche est une solitaire. Son corps est paré de nombreuses bosses saillantes, arrondies et disposées irrégulièrement. Deux gros siphons, l’un buccal situé au sommet de l’individu et l’autre cloacal au tiers du corps, achève se portrait.
Elle aime les fonds rocheux, vaseux ou sableux, dans des eaux généralement turbides.
C'est un filtreur qui par l'orifice situé en haut de son corps, aspire l'eau. À l'entrée du siphon buccal, une couronne de tentacules sensoriels est capable par contraction de boucher l'entrée aux objets trop grands. Elle se nourrit des particules en suspension.
Elle est sexuée. Les ovules fécondés par les spermatozoïdes donneront une larve. Celle-ci va venir se fixer, tête la première, au substrat pour se métamorphoser en un adulte.
Depuis décembre 2020, nous ne sommes pas retournés sur le Sarranier tant le nombre des plongées est important autour des îles d'Hyères. Aujourd'hui, nous décidons de faire cette plongée réputée pour la variété des espèces rencontrées.
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