La descente est courte, car le haut du sec sur lequel nous arrivons est assez proche de la surface. Avec Claire et Siu-Kwan, nous explorons aujourd'hui un des secs les plus connus des îles d'Hyères, le sec du Gendarme. Au programme de cette plongée, différents biotopes à découvrir. Posidonies, roches, sable chacun possède ses caractéristiques et sa flore et faune.
Commençons la visite par l'herbier de posidonies. Celui-ci regorge de vie pour ceux qui savent regarder et qui sont patients. Tel un troupeau de vaches dans un champ, en bons végétariens, des Saupes formant un petit banc, broutent l'herbier. À notre arrivée elles se dispersent rapidement. Surgit alors des posidonies une Vieille dans sa livrée à pois bleus. Elle file vers le haut du sec, telle une torpille, aussi surprise par nous que nous par elle. Quelques coups de palme plus loin, c'est un couple de Crénilabre paon, ou Roucaou qui, à la limite de la roche et des posidonies, essaye de trouver sa pitance.
À l'abri d'une roche couverte de Parazoanthus et d'éponges encroûtantes, il y a foule. Un banc de Sars à tête noire est mélangé avec des Saupes, des Sars communs et deux magnifiques Corbs. Soudain, venant du haut et fonçant vers le fond, un petit Mérou nous surprend. Nous nous déplaçons à présent vers une saillie rocheuse dont l'une des faces est située à l'ombre. Plusieurs Sars à tête noire nous attendent.
Prenons maintenant le cap en direction du rocher des Mèdes. Après avoir survolé l'herbier, nous arrivons dans une zone rocheuse dénudée. Notre première rencontre est encore un Corb. Ils sont très présents dans cette plongée ainsi que les Sars. Toujours en déplacement, nous abordons une nouvelle zone rocheuse sur laquelle quelques Gorgones sont accrochées. Un Serran chèvre nous observe, méfiant. De nouveau un Corb puis quelques Sars. Nous terminons la plongée par un palier de sécurité en observant une Oblade sous le bateau.
On pourrait penser que nous allons rencontrer un poisson fripé, mais non, elle a plutôt un aspect attirant et sympathique la Vieille. Son corps est allongé, hydrodynamique, avec un museau pointu pourvu de lèvres pulpeuses. Aux deux mâchoires, elle dispose de dents fortes qui lui permettent d’écraser des carapaces de crustacés, d'oursins ou les coquilles de mollusques. À l'occasion, elle ne dédaigne pas croquer des petits poissons.
Chez les adultes, la couleur de la robe varie selon l’habitat fréquenté. Dans nos eaux, la Vieille est souvent de couleur gris-bleu à pois bleus. Son ventre est généralement plus clair que son dos. Les juvéniles arborent une couleur vert vif. Si l’on regarde de près, ses yeux sont verts avec des reflets bleutés et ses pupilles sombres sont cerclées de rouge. Sa taille moyenne oscille entre 15 et 35 cm.
Elle fait partie des espèces côtières qui vivent sur les fonds rocheux et dans les herbiers de posidonies entre de 2 et 50 mètres de fond.
Comme les mérous, elle est hermaphrodite, d’abord femelle , puis mâle. La femelle pond ses œufs au printemps dans des nids construits par le mâle avec des algues.Les oeufs, de 500 à 5000, seront attentivement surveillés par les mâles jusqu’à l’éclosion. Celle-ci a lieu après une dizaine de jours d’incubation. Les juvéniles rejoignent les fonds tapissés d’algues après une vie larvaire pélagique.
À cheval entre l'herbier de posidonies, le sable et les roches, une belle plongée s'offre à nous aujourd'hui. Après avoir exploré le petit sec du Gendarme, nous continuons en direction du rocher des Mèdes...
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