La plongée sur les épaves est toujours impressionnante. Lors de la descente, lorsque vous découvrez progressivement les structures recouvertes de concrétions, dans une atmosphère bleutée, survolées par des myriades de poissons de toutes tailles votre coeur s'emballe. Chaque épave a son atmosphère. Celle-ci change d'ailleurs en fonction de la luminosité. Tantôt lugubre, lorsque le soleil de surface est voilé, tantôt mystérieuse comme dans les romans de notre enfance.
Aujourd'hui, "le Grec" est plutôt sombre. La visibilité est relativement réduite. Le courant est assez présent, nous obligeant à forcer sur les palmes. Les Gorgones frémissent et les Anthias se positionnent face au courant en essayant de rester sur place. Nous continuons notre descente le long de la coque et nous sommes rejoints par un banc de Sérioles qui ne nous quittera plus. À flanc de coque, au milieu des Gorgones, une petite Murène nous observe. Plus loin, un énorme Spirographe oscille dans le courant.
Après avoir atteint le sable, nous nous dirigeons vers un amas de tôles éparses. Les Sérioles ont un comportement de prédateur. Elles nous suivent de près et viennent même au contact (visible dans la vidéo 1:45 et 2:03).
L'eau étant fraiche à cette saison, nous amorçons notre remontée pour atteindre notre premier palier. Dès l'apparition de notre parachute, le bateau d'assistance se positionne au-dessus de nous pour nous protéger d'une collision éventuelle avec un bateau ou pour nous prêter assistance en air en cas de besoin.
La Sériole peut atteindre deux mètres de longueur et peser jusqu’à 80 kg. Jeunes, elles vivent en banc puis, en grandissant, elles ont tendance à chasser seules ou en couple. Elle chasse des petits poissons, des crustacés, de céphalopodes et d’autres invertébrés.
Elles apprécient particulièrement les secs ainsi que les épaves. Les jeunes Sérioles chassent en meute en encerclant les bancs de poissons. Pendant cette plongée, nous avons été pris comme un gibier potentiel.
Du début à la fin, une vingtaine de Sérioles juvénile nous ont encerclés. Manifestement, elles cherchaient le contact (visible sur la vidéo à 1:45 et 2:03)
Adulte, devenue solitaire, elle utilise une stratégie de chasse différente. Leur vitesse sert a poursuivre leurs proies du large jusqu’à les acculer à la côte.
Construit en 1912 par les chantiers navals Dundee SB ltd, le Sagona était un petit cargo de 54 m de long et de 8,5 m de large jaugeant 808 tonnes. Il disposait d'une machine à vapeur de 98 ch. Sa vitesse de pointe était de 11 nœuds.
Immatriculé à Londres, il est transféré à Saint-Jean de Terre-Neuve où il est intégré dans un service de caboteurs relié au réseau ferroviaire de l'île. Il changera de propriétaire et de fonctions plusieurs fois au cours de sa paisible carrière. Il a notamment été utilisé pour des campagnes de chasse au phoque de printemps en 1923. En 1941, il est vendu à la Colliford Clarke Company de Londres puis à une société grecque, la Zaratti S.S. Co, basée à Panama.
Son surnom "Le Grec" vient du fait qu'au moment du naufrage, l'équipage et les papiers du navire étaient de cette nationalité.
Naufrage
Le 3 décembre 1945, chargé de vin, comme le Donator, le Sagona se présente entre les îles de Port-Cros et de Porquerolles. Le mistral est fort et le navire longe la côte sud de l'île de Porquerolles. La zone n'est pas complètement dégagée des mines de la dernière guerre. Il heurte une mine du côté bâbord et coule immédiatement, tuant deux hommes et faisant un disparu. Le reste de l'équipage est pris en charge par les bateaux qui viennent à leur secours.
Le Sagona dit le Grec est l'une des épaves mythiques de la rade de Hyères...
GRATUIT ET SANS INSCRIPTION
Enrichissez les pages de votre site avec notre contenu...
Contenu du site https://dive.explo360.fr mis à disposition
selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0 International
(CC BY-NC-ND 4.0). Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification