SAGONA NOUS VOILÀ !
Certaines fois, plonger devient complexe. C'est notamment le cas lorsque la météo est venteuse. Le vent n'est pas le meilleur ami du plongeur, et ce pour plusieurs raisons. En premier, les vagues qui rendent difficile, voire dangereux, la remontée sur le bateau. En second, la transparence de l'eau qui est affectée par un brassage continuel. En troisième, le mal de mer qui guette sournoisement les plus sensibles. En ce début de printemps nous trouvons rarement des créneaux pour rejoindre Neptune et son royaume. Enfin, notre patience est récompensée. Nous prenons la mer, direction le Sagona, plus connu sous le nom du Grec.
Les préparatifs vont bon train, tandis que, tour d'hélice après tour d'hélice, notre fidèle embarcation nous emporte sur les flots. Le moment de s'immerger arrive enfin. Nous descendons rapidement dans une eau relativement transparente, mais toujours froide. Les treize degrés de température n'affectent nullement le moral des Bogues. Elles nagent en banc tranquillement. Plus bas, le pont du Grec se matérialise devant nous. Un banc de Sars à tête noire déambule en direction de l'avant.
Sur le pont, une Girelle cabotine vient frotter le bout de son museau sur le hublot de la caméra d'un air de dire "C'est moi la vedette". La coursive bâbord que nous longeons par l'extérieur est encombrée par les Gorgones pourpres empêchant tout passage. Métal et organismes marins fusionnent et ne font plus qu'un. La mer est littéralement en train de digérer cette construction humaine. Les Anthias nous entourent dans un ballet désordonné. Une autre Girelle, ou peut-être la même que précédemment, passe et repasse devant l'objectif.
Sur une paroi, une Étoile de mer glacière est toute contorsionnée. Sars à tête noire et Anthias nous précèdent dans notre déambulation aquatique. Quelques Castagnoles se mélangent à cette foule colorée. En levant la tête, nous apercevons au milieu des Anthias des Sérioles qui lancent des éclairs lorsqu'elles captent la lumière des phares. Elles nous entourent rapidement dans un cercle qui se restreint progressivement. Manifestement, elles cherchent le contact. Seules les lampes les tiennent à distance.
Nous nous laissons descendre le long de la muraille de métal pour atteindre le sable. Les Sérioles nous abandonnent aussitôt, préférant rester à la hauteur du pont en pleine eau. Dans les morceaux de métal torturés qui gisent pêle-mêle sur le sol, une Mostelle fait une apparition furtive. Elle est remplacée par un splendide Mérou brun qui déploie sa nageoire dorsale afin de nous demander de garder nos distances. C'est pratique d'être polyglotte en langage poisson pour comprendre les intentions des uns et des autres. Dans un trou à la limite du sable et du métal, un Congre pointe son museau afin de comprendre à qui il a affaire.
Nous remontons le long de l'hélice immobile, figée par les concrétion, pour rejoindre le pont. Les Sérioles sont toujours là. Elles passent a côté de nous, en rangs serrés, certaines se frottants à nos palmes. Nous atteignons le bout qui remonte vers la surface.
L'ascension commence. Lentement, en prenant soin de ne pas remonter plus vite que nos bulles, sans nous tenir au bout, nous atteignons la profondeur du premier Palier. Des Poissons-pilotes, au-dessus de nous, nous observent. Nous partons en dérive après avoir envoyé un Parachute. Une belle Méduse pélagique suivie par plusieurs de ses congénères dérive lentement dans le léger courant. Une Salpe Pégée de plus de deux mètres passe devant nous. Aujourd'hui, il y a énormément de gros plancton à la dérive. Plusieurs Leucothéa sont aussi présentes. Tout ce joli monde arrive par vague autour de nous, puis s'éloigne vers l'infini bleuté.
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