Par une journée nuageuse, nous arrivons sur le lieu où git la mystérieuse épave d'un bateau de pêche, qui pour une raison obscure, a été baptisé le Sicilien. Jean-Claude et Fred, en combinaison étanche, sont prêts à sauter au signal. Je ralentis le moteur et laisse le bateau avancer sur son aire. Le GPS indique la distance restant à parcourir. Plus que 30 mètres, 20, 10... Je donne le signal. Les deux plongeurs, avec un bel ensemble, basculent par-dessus bord et disparaissent dans une gerbe d'écume. Siu-Kwan met en place le pavillon Alpha.
Trente minutes de plongée prévue cela laisse le temps de préparer, tranquillement, le bateau pour leurs paliers. L'échelle est mise en place, le "pendeur" et le bloc de secours sont parés.
Pendant ce temps, Jean-Claude et Fred arrivent sur le sable, à côté de l'épave, après une rapide descente. Cette position leur permet d'avoir une vue d'ensemble de ce qui fut un bateau de pêche en bois. La silhouette dans le bleu rappelle, étrangement, celle d'un sous-marin avec son kiosque central. À perte de vue, le fond est uniformément plat et sableux. Devant l'épave passe un banc de Sar tête noire.
Quelques coups de palme plus tard les voici devant les restes de l'étrave. Celle-ci se dresse désespérément vers la surface et est colonisée par des concrétions et des spongiaires. La vie s'accroche à tout même sur les objets les plus improbables. De fait au milieu de ce désert de sable, cette épave constitue une oasis de vie.
La construction est classique, bordée sur membrures et vaigrage. Elle est très robuste, ce qui laisse à penser à un bateau conçu pour l'océan plus que pour la Méditerranée. Il ne reste plus que la partie basse de la coque colonisée par les organismes marins qui la dévore progressivement. Un énorme Spirographe étale son beau panache au sommet d'une membrure. Il a pour voisin un bébé Chapon.
Plus loin, vers l'arrière de l'épave, dans ce qui fut un réservoir, un Congre pointe le bout de son nez prudemment. Au pied de l'hélice, un gros Chapon presque blanc fait le guet.
Sur le sable, à côté de l'épave, nos deux plongeurs croisent un être étrange. C'est un Pleurobranche Tortue.
En regard des épaves comme le Donator ou le Grec, c'est une toute petite embarcation qui ne paye pas de mine, mais elle prouve, s'il en fut besoin, que les épaves sont des lieux plus ou moins propices à la vie suivant leur lieu de naufrage.
De retour aux paliers, nos deux plongeurs sont accueillis par des Salpes.
Le pleurobranche tortue et de la même famille que des limaces de mer. Sans coquille, il semble bien vulnérable, mais heureusement pour lui, son manteau produit un mucus contenant un alcool qui est une substance toxique pour les poissons. Il possède des branchies sur le côté droit de la tête.
Son habitat est très varié. On peut le rencontrer dans le coralligène, les posidonies, les grottes mais le plus souvent sur les fonds sableux peu profonds.
Si la chance est avec vous, vous pouvez tomber sur des spécimens de grande taille, environs 20 cm.
Sa nourriture principale est composée d’éponges, d’ascidies, de coraux mous mais c’est également, un charognard.
La ponte ressemble à un ruban blanc.
L'épave d'un mystérieux bateau de pêche en bois achève sa lente décomposition, sur un fond sableux, quelque part autour des îles d'Hyères. Le Sicilien, dont il ne reste plus que quelques éléments épars, nous attend...
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