C'est toujours une fête que d'aller plonger autour de la Gabinière. La Gabinière c'est un nom qui viendrait de gabian, goéland en occitan, les goélands faisant souvent leur nid sur des endroits rocheux. Nous embarquons le matériel et faisons route, sur une mer d'huile, en petit comité avec le semi-rigide de PlongeeO
Après une belle navigation, nous arrivons sur le lieu de notre future plongée. En ce début de saison, nous sommes seuls. Le tombant Est rien que pour nous ! Bercé par le flot cristallin, le Zodiac ralentit puis s'immobilise. Avec Siu-Kwan, nous basculons pour rejoindre le royaume de Neptune. Nous sommes accueillis par un courant assez violent qui nous oblige à sonder afin de passer en dessous.
Première rencontre avec le poisson emblématique des lieux : Le Mérou. Devant nous, ils sont trois, qui s'éloignent lentement en jouant à "rase Gorgone". Tombant à main gauche nous avançons lentement. Un Serran chèvre vient prendre la pose devant l'objectif de la caméra. En levant la tête, nous voyons un Sar à tête noire et deux Sars communs dans les rayons du soleil qui pénètrent l'eau claire telle des lances lumineuses, animant au passage les particules en suspension.
Devant une anfractuosité, ce sont les Anthias qui dans un ballet incessant, apportent une note colorée sur le fond mousseux et verdâtre tapissé par les Algues filamenteuses déjà bien présentes malgré que le mois de juin soit à peine entamé et l'eau à 14°. Plusieurs coups de palmes plus loin, un Spirographe d'une blancheur immaculée a trouvé refuge au milieu des Gorgones pourpres. Sa chevelure branchiale est doucement bercée au rythme lent des vagues de surface.
Encore des Mérous ! Nonchalant, ils se croisent et se recroisent juste à notre aplomb puis s'éloignent tranquillement. Les parois de l'îlot de la Gabinière sont recouvertes, en fonction de la profondeur, d'un mélange épars de Gorgones pourpres, de Gorgones orange et de Gorgones blanches. Au-dessus du niveau des Gorgones, dans le bleu laiteux, un tapis d'Algues filamenteuses recouvre la paroi.
Nous progressons en direction de la calanque sombre. Les flancs de l'îlot sont animés par une multitude de Sars à tête noire dont la livrée argentée lance des éclairs à chaque fois qu’elle capte le soleil. Des Mérous débonnaires vont et viennent au milieu de cette agitation. Sur les Gorgones, de délicates Salmacines sont installées confortablement. Le pourpre laisse la place à la blancheur. Cette cohabitation est neutre pour la Gorgone, la Salmacine utilisant la Gorgone uniquement comme support.
Soudain, le courant devient violent et nous poussent tels des fétus de paille en direction du promontoire précédant la calanque sombre. Inutile de lutter, nous nous laissons porter et profitons de ce moyen de transport pour observer l'environnement. Un Serran chèvre disparait dans un trou, pendant que des Dentis, en chasse, cherchent leurs proies, apparemment insensibles au violent flux d'eau. À quelques Sars de là, nous arrivons sur une zone où les Gorgones sont remplacées par le Parazoanthus d'un jaune éclatant au milieu des algues vertes.
La calanque sombre est atteinte et nous pouvons commencer nos paliers. Des Saupes en pyjama rayé jaune et argent broutent tranquillement les algues. Un ou deux Mérous peuplent le lieu. Des Castagnoles et des Girelles tournoient en tous sens. Dans ces conditions, les paliers passent vite.
Pour les Grecs cette île s'appelait Messé, l'île du milieu, car située entre Le Levant et Porquerolles. Une présence romaine y est attestée. Tombes, canalisations et une pièce de monnaie laissent a penser que l'île était habitée dès cette époque. Au Vème siècle, dans le vallon de Notre-Dame, existait une annexe du monastère de Lérins. Les pirates barbaresques ravagèrent l’archipel du Xème au XVIème siècles.
En juin 1530, Khizir Khayr ad-Dîn, dit Barberousse avec douze galères barbaresques fera escale autour de Porquerolles, Port-Cros et Le levant. Les pirates pilleront et dévasteront les îles suite à quoi, en 1531, François 1er érigea en marquisat les trois îles Bagaud, Port-Cros et Le Levant. Le dernier marquis de Port-Cros fut Louis de Colvet, beau-père de Mirabeau.
Après avoir changé plusieurs fois de mains, l’île fut exploitée au début du XXème siècle par le Dr Crotte qui tenta de la convertir en un riche complexe touristique. En 1921 Marcel Henry, notaire honoraire, et Claude Balyne achetèrent l'île. Ils l'orientèrent vers un développement raisonnable du tourisme. Mme Henry, dernière propriétaire, a légué l’île à l’État, à l’exception de l’hôtel.
Parc naturel terrestre et maritime
C'est le premier parc national marin, mais le second parc national à avoir été créé en France juste quelques mois après celui de la Vanoise en 1963. Refuge pour les migrateurs, il accueille une végétation méditerranéenne unique et endémique pour certaines espèces.
63% du cœur de parc est immergé
Escale privilégiée pour les oiseaux migrateurs certes, il n'en reste pas moins que la surface maritime du cœur de parc occupe plus de la moitié, exactement 63% de la totalité. 63% caché au regard, mais remplie de vie.
Cette richesse est invisible, mais bien réelle. Nous essayons, en tant que plongeurs naturalistes, de la valoriser à l'aide de nos vidéos et de nos fiches bio .
Découvrez, avec nous, les herbiers de posidonie, le coralligène, les petits fonds rocheux, les fonds sableux et les plus grandes profondeurs dans nos vidéos hebdomadaires.
Sanctuaire pour la faune et la flore méditerranéenne, situé dans le coeur du parc national de Port-Cros, c'est une des plongées incontournables de la région. L'îlot de la Gabinière est le lieu de villégiature d'un grand nombre d'espèces comme le Mérou, le Barracuda, mais aussi la Murène, le Denti et cette liste n'est pas limitative loin de là.
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