Une vieille légende raconte qu'ici, autrefois, lorsque le vent soufflait violemment, on enfermait les prisonniers dans des barils puis on les passait par-dessus bord. Les malheureux s'écrasaient sur la roche, après avoir été des centaines de fois retournés par les flots. De nos jours, c'est un petit coin de paradis où les cigales chantent à tout rompre.
Nous brisons le miroir de la surface pour nous enfoncer dans une eau limpide, cristalline et chaude. Une belle prairie de Posidonies nous accueille. Nous nous équilibrons et partons lentement en direction de la pointe d'Escampo-Barriou. Quelques Sars communs survolent l'herbier devant nous. En tournant la tête vers le large, l'oeil se perd dans l'infini bleuté. À la limite du sable et de l'herbier, un banc de Mendoles passe lentement. Au sol, dans un fouillis d'algues, un Rouget barbet nous observe d'un air dubitatif. Il semble hésiter entre fuir ou rester. Un troupeau de Saupes broute l'herbier.
À l'approche de la roche, les premières Gorgones orange font leurs apparitions puis ce sont les Gorgones pourpres. Une magnifique Éponge oreille d'éléphant en forme de corolle filtre les particules en suspensions. Plus loin un petit Sar à tête noire prend la fuite complètement affolé par notre présence.
Nous atteignons le tombant qui prolonge sous l'eau la falaise de 119 mètres de haut. La roche sombre est parsemée d'éponges encroûtantes, d'Ascidies rouges et d'algues courtes. Devant une anfractuosité, des Apogons se donnent en spectacle. Virevoltant devant le Parazoanthus, des Girelles et un Sar à museau pointu tournoient.
Perché sur un balcon rocheux une Murène nous observe attentivement. Derrière elle, la voûte est constellée par le jaune du Parazonanthus. Siu-kwan attire mon attention d'un signe de main. Je m'approche et elle me montre un magnifique Poulpe en déplacement à flanc de tombant. Cet étonnant animal glisse littéralement, à l'aide de ses tentacules, sur le substrat. Sa peau parcheminée change de couleur au fur et à mesure de son déplacement. Quelques Oursins noirs sont accrochés à la roche au milieu des Parazonanthus omniprésent.
Il est temps de rebrousser chemin pour revenir au bateau. Nous longeons le tombant couvert de Gorgones ou quelques Bourses de mer s'épanouissent. Les petits Sars à tête noire sont très nombreux sur cette plongée. Dans un trou, une petite Langouste agite ses antennes, semble-t-il, pour attirer notre attention.
Nous remontons lentement vers notre Palier ou un banc d'Oblades prend la pose devant la caméra. L'eau est tellement transparente que nous voyons par en dessous les vagues se briser sur la roche.
Les anciens disaient en patois provencal de ce lieu : "leis barious s'escampo d'uo bateou". Les barils s'échappent du bateau. Avec le temps, des mots inventés viennent déformer petit à petit le patois provençal. Les lieux changent ainsi de nom et l'origine se perd. De nos jours, le nom officiel est Escampo-barriou.
Les ruines d'un phare à bain d'huile du XIX eme siècle sont présente sur la pointe d'Escampo-Barriou (visible sur la photo). Un système de rails sur un pan incliné permettait de remonter la partie supérieure du phare pour le vidanger. Un petit débarcadère et des escaliers vertigineux sont accrochés à la roche.
Un joli tombant prolongeant une falaise de 119 mètres, constellé d'anfractuosités, ou une faune et une flore sous-marine colorée trouve un habitat à sa mesure, telle est la pointe d'Escampo-barriou située au sud ouest de la presqu'île de Giens. A ses pieds un magnifique herbier de Posidonies.
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