Juillet 2022

Juillet synonyme d'eau chaude de ciel bleu et de mer calme. Nous faisons route en direction d'une des nombreuses épaves autour des îles d'Hyères : Le Marcel. C'est un petit cargo en fer qui, lentement, achève de se dégrader sur un fond de sable plat et monotone. Bascule arrière et en route vers cette épave un peu délaissée, moins connue que le Donator ou le Grec qui accaparent le feu des projecteurs.

Dans le bleu laiteux, la proue du Marcel fait son apparition, fantôme d'acier sombre posé sur le fond, habillé par un nuage indistinct de poissons. Aucun courant, l'eau à 16°, c'est parfait pour profiter au mieux de cette plongée. Un petit Mérou est le premier habitant des lieux à nous accueillir. Il déploie sa nageoire dorsale à notre approche, mais ne prend pas la fuite. Dans cet enchevêtrement de métal corrodé, le moindre interstice devient une cachette. Des Anthias ajoutent une touche de couleur vive à ce décor terne. Dans une anfractuosité, un Congre pointe le bout de son nez afin de comprendre qui nous sommes.

Abandonnant la proue, nous entamons notre progression vers l'arrière. Sur une Éponge fétide, un Rouget-barbet émet un grognement caractéristique à destination d'une Girelle par trop audacieuse. Bien à l'abri sous le fond de coque dans une cuvette quelle a aménagé, une raie torpille fait la sieste. Un Homard et un Congre occupent une faille très étroite au raz du sol. L'état du Marcel oblige le plongeur à se mouvoir à plat ventre pour pouvoir observer la faune.

Nous survolons les membrures de fond de coque pour arriver à la tanière d'un gros Congre. La forme de son corps lui permet de se glisser dans la moindre brèche. Quelques mètres plus loin, un Sar à tête noire observe deux Rouget-barbet qui fouissent le sable soulevant un nuage de particule dense. Une petite Murène curieuse pointe sa tête hors de son trou puis, après quelques claquements de mâchoire, recule à notre approche.

Un Grand Cérianthe étale sont panache de tentacules marrons et blancs munis de nombreuses cellules urticantes pour harponner en la paralysant sa proie. Au détour d'une tôle, un très gros Homard charge soudainement son colocataire qui est un Congre de belle taille. Celui-ci ne s’en laisse pas compter et d'un coup de museau rageur repousse l'assaillant. Le Homard ouvre largement ses pinces et fait comprendre au Congre qui est le propriétaire des lieux.

Une Langouste pousse son cri d'alarme en nous voyant arrivés, mais ne cède pas d'un pouce le terrain et demeure à découvert. Nous arrivons à la poupe et prenons le chemin du retour. Nous croisons un Crénilabre paon qui est parasité par un Isopode à deux bandes qui lui suce le sang, mais aussi accessoirement les tissus sous-cutanés.

En nous approchant du point de départ, nous croisons une autre Langouste. Nous remontons le long de l'étrave ou un banc de Sars à tête noire parade. À la hauteur du pont, un nuage de Castagnoles se déplace avec une belle synchronisation. Nous arrivons au premier palier pour observer un petit banc de Bogues. Encore une belle plongée riche en rencontres !

Il n'est pas très sympathique l'isopode à deux bandes. C'est un parasite que vous pouvez observé sur la nageoire caudale des poissons et souvent sur les Crénilabres paon comme sur cette photo. Son corps oblong est aplati côté ventral. Il est de couleur brunâtre avec 2 bandes sombres le long du dos. Il est composé d'une tête, d'un thorax et d'un abdomen. Il a sept paires de pattes.

Tel un petit Dracula, il se nourrit du sang de ses victimes mais aussi de mucus et des tissus sous-cutanés de son hôte. Il produit grâce a des glandes une substance inhibant la coagulation, un peu comme les sangsues.

D'abord mâle, il devient femelle sans se détacher de son hôte. Après la fécondation, la femelle incube ses œufs dans une poche. Pour ne pas mourir, les petits n'ont que quelques jours pour trouver un hôte.



Ce petit cargo en fer, de 42 mètres de long pour 6,71 de large et 289 tonneaux, construit en 1859, a changé de nom plusieurs fois. Son premier nom fut le "Jose y San Augustin" puis il devint le "Santiga" sous pavillon anglais et termina sa carrière sous pavillon français sous le nom de "Marcel". Il assurait, sous ce nom, le cabotage entre Nice et Port-Vendres. Les "lignes côtières de la Méditerranée", société créée en 1894 à Marseille, fut son dernier propriétaire.

Naufrage

Le 28 octobre 1895, en route vers Nice, le Marcel, chargé de marchandises navigue tranquillement. Vers 23h, alors que la nuit est claire, il est éperonné, en son flanc, par la Durance. Le choc est terrible. Le capitaine de la Durance fait alors pivoter son bateau pour le mettre bord à bord avec le Marcel. L'équipage de 11 hommes et les 2 passagers du Marcel sautent à bord de la Durance juste à temps. Le Marcel, totalement éventré, coule alors très rapidement. Le capitaine de la Durance prit alors la décision de rejoindre Port-Pothuau, aux Salins d'Hyères, pour débarquer les rescapés et réparer ses propres avaries.

LE MARCEL

Ce n'est pas une vedette ! Il n'a pas la renommée du Donator. Il n'est pas aussi fréquenté que le Grec. C'est un petit cargo en fer, un peu oublié, regorgeant de vie, qui achève sa lente décomposition sur un fond monotone et sableux. Cette épave délaissée, ignorée, c'est le Marcel.

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