Cette plongée est une des plus belles que nous connaissons autour des îles d'Hyères. Nous allons à la rencontre du remarquable Corail noir. C'est une espèce qui est classée comme faisant partie des écosystèmes marins vulnérables. Son exploitation est donc réglementée.

Pour augmenter notre surface d'exploration et donc nos chances de filmer le corail noir, nous allons nous séparer en deux palanquées qui plongeront l'une après l'autre à partir de 2 points différents, mais voisins. Notre palanquée bascule par-dessus bord dans une gerbe d'éclaboussures et s'enfonce rapidement. La descente est longue pour atteindre la profondeur ou le corail noir est visible. L'eau d'abord d'un beau de bleu azuréen devient de plus en plus sombre et froide au fur et à mesure que les rayons solaires disparaissent.

Quelle chance ! Nous arrivons directement sur une roche isolée ou le corail noir est présent. Il faut imaginer un fond sableux, en forte pente, duquel émerge un coralligène recouvert de buissons. Dansant autour, les Anthias semblent surpris par notre présence. La blancheur presque irréelle des longs rameaux minces et flexibles, ressemblant à des plumes, se révèle dans le rayon lumineux de nos phares de plongée. Il semble tellement fragile que nous gardons une certaine distance afin de ne pas l'endommager. Plus loin, en arrière-plan, quelques Gorgones sortent aussi de l'obscurité ambiante. Il y a une démarcation très nette entre le Corail noir et les Gorgones.

Sur certains rameaux, des touffes de Salmacine sont fixées, ajoutant du blanc sur du blanc. Le coralligène est percé comme du gruyère. Dans une faille très sombre dont les lèvres sont entourées d'Éponges cavernicoles jaunes, une Mostelle surgit du néant et prend la pose devant l'objectif de la caméra. Nous nous déplaçons lentement en survolant tantôt des zones ou le coralligène règne en maitre, tantôt des zones où le corail noir est présent.

Finalement, nous quittons le corail noir pour retrouver le monde des Gorgones pourpres au pied desquelles des Chapons sont délicatement posés. Le premier que nous croisons est quasiment sur la verticale du coralligène. Ses nageoires sont largement étalées et prennent appui sur une Éponge cavernicole jaune. Au-dessus la nuée d'Anthias tourne et retourne dans un ballet incessant. Un autre Chapon est sagement à l'affût à l'entrée d'une anfractuosité sur une surface plane.

Le temps que nous avions fixé, avant de partir, est atteint. Nous amorçons notre remontée pour rejoindre une eau plus chaude et faire nos Paliers de décompression.