Par une chaude et belle journée de juillet, nous prenons la direction du village des Salins, par le front de mer, ou nous avons rendez-vous avec le gestionnaire du lieu : TPM. Notre but est de filmer dans le canal de ceinture, qui alimente les vieux salins ou salin de Saint-Nicolas, couvrant une superficie de 360 hectares, comme nous l'avions fait précédemment, au mois de mars, au Salins de Pesquiers
Le paysage de salines existe à Hyères depuis le 4e siècle avant notre ère. Il se prête naturellement à cette activité, mais il a surtout été façonné par l'homme. Le Conservatoire du Littoral entretient le système de canaux et de bassins qui protège ainsi le littoral. En effet, la mer briserait facilement le faible talus de protection séparant les salines de la plage si l’on ne prenait pas garde du cordon dunaire à l'avant.
Après avoir franchi le portail, nous pénétrons dans une des rares zones humides en bord de mer que la faune s'est approprié depuis des dizaines d'années. Notre hôte nous emmène vers un espace en bordure de mer dans laquelle nous ne dérangerons pas les oiseaux qui nidifient. À l'ombre des pins, nous préparons le matériel avant de faire une rapide reconnaissance des lieux et d'écouter les recommandations de notre hôte.
Dès les premières minutes, nous sommes surpris par la clarté de l'eau, le nombre de poissons et la présence de nombreuses plantes subaquatiques dont des herbiers de Ruppie spiralée. Hors de l'eau, une végétation typiquement méditerranéenne, constituée de Pins d’Alep et de fourrés de grandes Salicornes vivaces, nous entourent. La "cymbalisation" des cigales est assourdissante.
Nous apprenons que pour gérer les flux d'eau dans les canaux et dans les bassins, il y a deux outils principaux : le canon et la martelière. Le canon permet de régler la hauteur d'eau. La martelière est utilisée dans les marais salants pour gérer la circulation des eaux entre les bassins. Elle est soit ouverte, soit fermée.
Nous commençons à filmer. Dans le premier canal, nous croisons des Mulets et des Loups de bonne taille ainsi qu'un très grand nombre d'alevins qui batifolent dans l'herbier de Ruppie spiralée. De nombreuses particules organiques sont en suspension dans l'eau. Le fond est sableux. À la surface une pellicule de plantes aquatiques nous empêche de progresser dans certains endroits.
Après avoir filmé pendant plusieurs heures, nous quittons ce lieu magique non sans avoir pris date pour un prochain rendez-vous à l'automne.
Hyères a la chance d'avoir sur son territoire deux sites remarquables, liés à l'histoire du sel : les Vieux Salins et le Salin des Pesquiers. Le premier a été exploité à partir du Xe siècle. Le second, d'abord étang de pêche, devint un marais salant en 1848.
LES VIEUX SALINS OU LE SALIN DE SAINT NICOLAS
Ils sont situés sur la côte, juste en arrière des plages en allant vers la Londe après le village des Salins sur le territoire de la commune de Hyères où ils couvrent une surface de 350 hectares. Utilisés jusqu'en 1995, pour la production du sel, ils sont aujourd'hui un "Espace Nature".
Datant très probablement du Xe siècle, les Vieux Salins sont en fait composés de plusieurs exploitations regroupées au cours du XIXe siècle. Ils sont mentionnés dans le cartulaire des moines de l'abbaye de Montmajour dès le Xème siècle. En 963 apr. J.-C ils apparaissent en tant qu’étang de Fabricatum dans une charte qui accorde à la ville de Gênes le quasi-monopole de la production de sel hyérois. Ces marais salants possédèrent leur église : Saint-Nicolas.
Au milieu du XIème siècle, Pons Isnard de Flayosc en fait don au monastère de St Victor. Un édit impérial de Frédéric Barberousse en 1162 en concède l'exploitation aux comtes de Provence. En 1217, Raymond Geoffroy de Fos cède ses droits sur les salins à la communauté de Marseille. En 1257, Charles d'Anjou en revendique la propriété et l'obtient sous forme de redevance correspondant à 30 000 olles ou pôts à sel par an.
La production restera importante jusqu’au XVIème siècle mais souffrira par la suite de l’extension des salines camarguaises. Elle est aussi soumise aux contraintes de la gabelle.
En 1856, la Compagnie des Salins du Midi acquiert le site des Vieux Salins.
La gare des Salins-d'Hyères est mise en service vingt ans plus tard en 1876. En 1984, les Vieux Salins sont remis en activité mais en 1995, en raison de la concurrence trop forte et d'un entretien trop coûteux, la production de sel dans les salins cesse définitivement.
Les vieux salins étant une des plus vastes zones humides de la côte méditerranéenne entre la Camargue et le delta du Pô, le Conservatoire du littoral les acquiert en 2001. TPM en assure la gestion et met en place un plan de gestion hydraulique pour organiser le site de manière très proche de son ancien fonctionnement de salins, dans un but d’optimisation de la qualité écologique et ornithologique.
C'est à une plongée totalement atypique que nous vous convions aujourd'hui. Nous allons nous immerger dans le canal de ceinture qui alimente les vieux salins. Cet "espace nature" regorge de vie tant sous l'eau que hors de l'eau. Faune et flore sont ici en liberté dans un environnement idéal.
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