PlongeeO nous emmène aujourd’hui, sur un sec extraordinaire, un must de la plongée varoise, le sec du Mler. Le semi-rigide glisse avec facilité sur une mer d'huile. Le soleil est bien présent, c'est le temps idéal pour faire cette plongée en espérant qu'il n'y ait pas de courant sur place. Cette plongée est faites pour les plongeurs qui sont amateur d'ambiance sous-marine et de paysages grandioses. Ici vous ne rencontrerez pas souvent de grosses pièces, mais des myriades d'Anthias et autres petits habitants des fonds méditerranéen. Le mois de mai, avant que la température de l'eau augmente, est un bon moment pour découvrir cette roche sans les Algues filamenteuses qui malheureusement l'été le recouvre, du moins a son sommet.
Nous basculons dans le bleu et prenons rapidement la direction du fond. Nous arrivons à trois mètres de la pointe d'un des pitons. Celui-ci, recouvert par les Gorgones pourpres, défile devant nous pendant que nous continuons notre descente. Des fils de nylon sont accrochés aux Gorgones. Nous constatons, au fur et à mesure des années, un nombre croissant de fils de pêche emmêlés dans les Gorgones sur l'ensemble des sites. A certains endroits, ils deviennent un réel danger pour le plongeur qui peut se trouver littéralement ligoté au fond*.
Certaines Gorgones hébergent des Salmacines dont la blancheur tranche avec le pourpre de l'hôte. Un véritable ballet se joue devant nous. Girelles, Anthias, Bogues, c'est par milliers qu'ils animent la roche. Certaines Gorgones sont gigantesques. D'autres sont bicolores pourpres et jaunes aux extrémités. Certaines sont d'un orange du plus bel effet. Nous croisons quelques Serrans chèvre, dissimulés en partie par leur livrée au milieu des Gorgones. Sur les parties les plus verticales, de nombreuses Éponges cavernicoles jaunes.
Nous sommes maintenant au point le plus bas de notre plongée. En levant la tête, nous distinguons à peine, dans le bleu laiteux, la tête de roche. Nous continuons notre exploration en remontant lentement le long des flancs abrupts. C'est un enchantement de couleurs chaudes et de vie. Pas un centimètre carré de libre. La roche est colonisée par différentes espèces d'éponges et d'algues encroûtantes.
Nous nous éloignons de la roche pour amorcer notre remontée vers le premier palier. Le parachute atteint sans encombre la surface signalant notre présence au bateau. Nous restons là suspendus dans le bleu, dérivant lentement dans le léger courant. C'est le temps de l'appropriation des souvenirs et de l'observation du plancton qui cette année n'est pas encore vraiment présent.
Les plongeurs de méditerranée surnomment cette algue la "barbe à papa"
À partir des années quatre-vingt, les plongeurs sous-marins, apnéistes et pêcheurs ont signalé la prolifération de cette algue entre 5 et 40 mètres. Elle se dépose sur les organismes marins comme les gorgones, les éponges... sous la forme d’un plaid soyeux d’une épaisseur variable.
C'est en réalité un ensemble d'algues qui ont des caractéristiques communes. Leur taille est minuscule de l'ordre du micromètre. Leur couleur tire vers le jaune, mais il existe des espèces rouge ou même bleue.
Elle apparait lorsque plusieurs conditions sont remplies : Absence de coup de vent, température de l'eau assez chaude et soleil. En cas de refroidissement, ou d'épisodes pluvieux, elle disparait.
Si sa présence persiste, elle devient nuisible. Des nécroses apparaissent sur les Gorgones par exemple, mais aussi les éponges ou les ascidies en pâtissent.
Deux pitons rocheux, à la verticalité vertigineuse, recouverts par les Gorgones pourpres géantes, percent le fond marin tels les crocs d'un animal monstrueux quelque part entre les îles d'Hyères. Réunis entre eux par une bande rocheuse, ils offrent aux plongeurs ce que la Méditerranée a de plus beau en ce qui concerne les paysages sous-marins.
Lors d'une plongée hivernale, un des membres de notre équipe s'est retrouvé en très fâcheuse posture à cause des fils de nylon abandonnés. Pendant la remontée, à 30 mètres de la surface, en pleine eau, il laisse filer le dévidoir de son parachute de signalisation. Lorsque celui-ci est complètement déroulé, il gonfle son parachute pour l'envoyer vers la surface. Le parachute amorce sa remontée, d'abord lentement, puis la pression diminuant, de plus en plus rapidement. Le bout (fil qui relie le dévidoir au parachute) défile devant le plongeur. En baissant la tête, celui-ci aperçoit le dévidoir qui remonte de plus en plus vide tractant derrière lui une véritable pelote de fil de nylon. Le temps d'un battement de paupière et voilà le dévidoir et la pelote de nylon à la hauteur du plongeur. Le fil de nylon s'enroule autour de lui le ligotant à 30 mètres de fond en pleine remontée. Pour le second plongeur, c'est une situation très difficile. Il ne peut s'approcher au risque d'être lui aussi pris. Il se tient donc près à intervenir pour donner de l'air en cas d'arrachage du détendeur. Le plongeur ligoté, grâce à son expérience ne panique pas. En jouant sur l'air de sa combinaison étanche, il arrive à remonter lentement à la hauteur du premier palier mettant en tension le nylon qui est encore solidement arrimé au fond. Après maintes contorsions, il atteint son coupe-fil. En une dizaine de minutes, il se libère en partie du nylon tout en gérant ses paliers. Il finira de retirer les restes du fil de nylon sur le pont du bateau.
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