MACRO À ESCAMPO
Nous avons atteint rapidement, avec le puissant semi-rigide de Plongeeo , la pointe d'Escampo-Barriou, au sud-ouest de la presqu'île de Giens. Maintenant amarré au pied de la falaise, nous observons les ruines du phare à bain d'huile du XIX ème siècle. Un système de rails sur un pan incliné permettait de remonter jadis, la partie supérieure du phare pour le vidanger. Un petit débarcadère et des escaliers vertigineux sont accrochés à la roche. Un joli tombant prolonge la falaise d'une hauteur de 119 mètres, constellé d'anfractuosités, où faune et flore sous-marine colorée trouve un habitat à sa mesure. À ses pieds, un magnifique herbier de Posidonies prospère.
C'est une eau laiteuse qui nous accueille. Nous arrivons au-dessus de l'herbier très dense à cet endroit. Quelques Sars à tête noire s'éloignent. Un Crénilabre paon se faufile avec souplesse entre les grandes feuilles en ruban qui ondulent au gré de la légère houle. Rapidement nous le perdons de vue tant le couvert végétal est dense. Plus loin, au raz du sable, à moitié dissimulé par l'herbier, un Rouget-Barbet laboure le substrat à la recherche de sa pitance. En remontant légèrement, nous croisons un Sar à museau pointu qui lui aussi recherche de la nourriture. Nous atteignons une zone plus dégagée au pied de la roche où un Sar à tête noire ne sait quel parti prendre. Fuir ou rester ? Dilemme qui ne doit pas se prolonger trop longtemps lorsqu'il est face à un prédateur.
Prenons le temps et observons de plus près une feuille de Posidonie. Celle-ci est recouverte de microalgues brunes et rouges dites épipionte, c'est-à-dire des organismes qui parviennent à se développer sur des végétaux, sans pour autant les parasiter et perturber leur croissance et développement. Ces microalgues sont beaucoup plus savoureuses, pour les poissons-brouteurs, que les feuilles coriaces de la Posidonie.
Plantées au hasard des Padines enroulées en cornet apportent une touche blanche à ce paysage plutôt vert brun. Soudain, nous découvrons une magnifique créature. Une Godiva orange, ses excroissances réunies en bouquets échevelés, ondulant gracieusement. Elle semble brouter paisiblement les algues sur lesquelles elle est posée en équilibre instable. Une Gorgone blanche attire notre regard. Sur ses ramifications, il est possible de distinguer les minuscules polypes bruns à huit tentacules, sorte de petites anémones prédatrices.
Une timide Girelle femelle ou demoiselle, au corps parcouru par une bande blanche latérale, séparant la couleur brun rouge de son dos de la couleur jaune orangé de sa face ventrale, fait un bref passage devant l'objectif de la caméra. Sur le sol recouvert de sable caillouteux, une Bonellie agite sa trompe dans l'espoir d'attirer une proie. À la base d'une roche, une Anémone charnue exhibe ses tentacules urticants aux extrémités fuchsia. Cette couronne de bras armés entoure une bouche lippue au centre.
L'étoile de mer épineuse est elle aussi présente en ces lieux. Elle repose nonchalamment sur le sable. Ses épines dressées sont cernées par des bourrelets épais. Nous remontons à présent le long de la roche en observant les anfractuosités toujours propices à la vie. Dans l'une d'elles, un groupe d'Apogon semble danser le slow. En pleine eau un banc de Sars à tête noire passe tranquillement juste sous la surface. Au milieu d'un champ de Padines, une Girelle paon, toujours en mouvement, broute on ne sait quoi sur la roche.
La plongée est maintenant terminée et nous remontons, après avoir fait un Palier de sécurité sur le bateau support. Les conversations vont bon train, chacun expliquant ce qu'il a pu voir au cours de son immersion.
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