Après les traditionnels orages du 15 août, la chaleur et le beau temps sont de retour. Nous profitons de l'été et de l'automne pour effectuer des plongées plus longues, la température de l'eau étant plus que confortable pendant ces périodes. Le sec Jean-Claude est notre destination d'aujourd'hui.

La mise à l'eau est agréable, voire salutaire, car la combinaison de plongée a la fâcheuse tendance à se transformer rapidement en sauna portatif lorsque le plongeur attend trop au soleil. La vitesse de descente est soutenue pour nous permettre de profiter du fond le plus longtemps possible. Nous arrivons légèrement à côté du sec, sur le sable, ou des Oursins lance gris sont présents.

Nous prenons la direction du sec, en suivant la remontée sableuse et, après quelques Sabelles comme plantées au hasard, nous pénétrons dans le monde des Gorgones pourpres. À la limite entre le sable et la roche, une petite Murène, bouche grande ouverte, se fige à notre approche. Légèrement au-dessus de nous, solidement arrimées au substrat, les Gorgones s'épanouissent au milieu du ballet des Anthias. C'est une explosion de couleur ou le pourpre essaye de prendre le dessus sur le jaune et le jaune sur le pourpre.

Au milieu de la chevelure "gorgonesque" hirsute, quelques minuscules plages de sable accueillent qui un Chapon, qui un Oursin melon, mais aussi des Rougets-barbet. Nous remontons lentement le long des flancs du sec ne sachant plus où donner du regard tellement la vie est présente. 

Sur certaines Gorgones, des Gorgonocéphales étalent leurs bras en tous sens. Curieusement, certains étendent qu'un seul de leurs nombreux appendices, comme un signal vers l'infini, tout en maintenant recroquevillés les autres.

La profondeur, la luminosité, la clarté de l'eau, les sons à l'origine incertaines et venant de toute part, participent avec le relief à l'ambiance d'une plongée. Sur ce sec et dans les conditions actuelles, l'ambiance est sereine, apaisante. La même plongée, dans une eau plus sombre, chargée en particules, avec du courant, prendrait un tout autre aspect. Elle pourrait même devenir inquiétante.

Nous devons à présent songer à remonter vers nos Paliers. En quelques coups de palmes vigoureux, nous nous arrachons du fond et entamons notre lente remontée. Petit à petit le fond s'estompe, devient incertain puis disparait. Nous envoyons un Parachute vers la surface pour permettre au bateau de nous repérer et préparer le Pendeur et les Ancres flottantes ainsi que les blocs de décompression.