Les poissons démersaux sont reconnus pour leur habitat juste au-dessus des fonds marins. Préférant demeurer à proximité du plancher océanique plutôt que de s'aventurer en pleine eau, ces espèces démontrent une belle adaptation à leur environnement. Cependant, certains poissons démersaux, tels des nomades marins, possèdent la capacité unique de migrer verticalement entre deux zones distinctes.

Un exemple frappant de cette dynamique est observé chez les poissons qui suivent le cycle du plancton. Pendant la journée, lorsque le plancton se déplace vers la zone pélagique, ces poissons peuvent également s'élever pour se nourrir. Cependant, à la tombée de la nuit, lorsque le plancton retourne vers les profondeurs démersales et benthiques, ces poissons les accompagnent dans leur descente, retrouvant ainsi leur habitat privilégié près du fond marin. Cette adaptation leur permet de maximiser leurs opportunités alimentaires.

À la lisière du fond marin, où les eaux deviennent plus sombres et mystérieuses, les poissons démersaux révèlent des comportements qui les distinguent dans ce royaume sous-marin. Bien que proches du fond, ces créatures ne sont pas forcément attachées à celui-ci, préférant souvent maintenir une certaine mobilité pour explorer leur territoire et chercher leur nourriture.

Parmi ces espèces, de nombreux poissons démersaux se distinguent par leur comportement territorial. Ils défendent activement leur espace vital contre les intrus et les prédateurs potentiels, utilisant des signaux visuels et des comportements agressifs pour marquer leur domaine dans les profondeurs. Cela leur permet non seulement de sécuriser leur lieu de vie mais aussi d'assurer l'accès à des ressources alimentaires cruciales qui peuvent se trouver à proximité.

D'autre part, certains poissons démersaux sont connus pour leur capacité à adopter des comportements pélagiques, se déplaçant parfois loin du fond pour chasser ou suivre les bancs de proies. Un exemple notable est celui des roussettes, qui peuvent se transformer en chasseurs pélagiques lorsqu'elles repèrent d'abondants bancs de harengs.

Les poissons démersaux se distinguent par leur rôle crucial en tant que prédateurs actifs. Leur régime alimentaire varié, influencé par leur taille et leur habitat, comprend une palette impressionnante de proies. Ils se délectent de petits crustacés qui déambulent sur le fond marin, happent des vers qui se faufilent dans le sable, et chassent sans relâche les alevins de poissons imprudents.

Mais leur menu ne s'arrête pas là : ces prédateurs impitoyables ne rechignent pas à dévorer des mollusques délicats, des crustacés bien protégés ou même des céphalopodes habiles. L'adaptabilité est leur atout, car certains poissons démersaux, comme le congre, ne se contentent pas de traquer leurs proies vivantes. Opportunistes par nature, ils adoptent aussi un comportement nécrophage, se régalant des restes abandonnés par d'autres prédateurs ou des cadavres gisant dans les profondeurs.

Dans le monde des poissons démersaux, la diversité des stratégies de reproduction ne cesse d'étonner. Parmi eux, le mérou se distingue par une particularité : il peut changer de sexe au cours de sa vie, un phénomène connu sous le nom d'hermaphrodisme protogyne. Débutant leur existence en tant que femelles, les mérous subissent une transformation pour devenir des mâles matures, souvent plus grands et dominants. Ce processus permet aux populations de mérous de maximiser leurs chances de reproduction en ajustant dynamiquement la composition des sexes dans leurs groupes sociaux.

À l'inverse, certaines espèces comme les Sars adoptent un hermaphrodisme protandre. Initialement mâles, ces poissons peuvent éventuellement se métamorphoser en femelles à mesure qu'ils mûrissent. Ce changement adaptatif est essentiel pour la survie et la pérennité de l'espèce, permettant aux individus de mieux s'adapter aux fluctuations environnementales et aux conditions sociales au sein de leurs habitats marins.

Quant au serran chèvre, il incarne l'hermaphrodisme synchrone, capable d'exprimer simultanément les deux sexes. Cette flexibilité biologique assure une reproduction efficace et optimale, offrant une résilience exceptionnelle.